Parlons étymologie

L’étymologie est la science qui a pour objet la recherche de l’origine des mots d’une langue.

L’étymologie nous interpelle souvent : qui n’a pas posé cette question devant un mot : d’où vient-il ? Quelle est sa source ?

Les formations des mots sont aussi diverses que variées : latin, grec, emprunt à une autre langue, nom propre transformé en nom commun…

Certains sont évidents et d’autres n’ont jamais révélé leurs sources comme on le verra un peu plus loin, mais certains ont une étymologie étonnante.

Commençons par le commencement les dinosaures

Le mot français dinosaure est emprunté à l’anglais dinosaur, issu du latin scientifique dinosaurus, dinosauria : c’est dans cette langue qu’il a été construit.

Le mot dinosaurus est construit à partir de deux racines grecques, deinos (effrayant) et sauros (lézard), pour « lézard terrible ». Ce surnom a été choisi par Richard Owen à cause des caractéristiques physiques de ces animaux, en particulier leur très grande taille. Le mot anglais date de 1841 ; il est passé en français dans les années 1920, mais son usage ne décolle véritablement que depuis les années 1950

Prenons de la hauteur avec le mot avion

On entend parfois que le mot avion serait l’acronyme d’Appareil Volant Imitant un Oiseau Naturel (avion). Cette idée totalement fausse est apparue sur les réseaux sociaux en… 2012.

En fait, le mot avion date de 1890. Clément Ader son inventeur qui l’avait au départ baptisé « Éole » partit pour renommer son appareil, du mot latin avis : oiseau, auquel il ajouta le suffixe « on ». L’avion pouvait prendre son envol.

Les premiers aéroplanes (mot employé au début du XXe siècle) volaient à ciel ouvert, il faisait froid là-haut, alors…

… enfilons notre chandail

Ce mot n’est pas né en l’air, mais dans le ventre de Paris en 1894. À l’époque, les vendeurs d’ail des Halles s’écriaient pour se manifester aux clients : « Marchands d’ail ! ». Marchand d’ail fut abrégé en chandail et ce dernier servit alors à désigner le tricot porté par ces mêmes vendeurs.

Restons un petit peu aux Halles avec le mot échalote

À l’origine d’échalote se trouve le nom latin ascolonia cepa « oignon d’Ascalon », car la plante avait été importée par les Croisés après le siège s’Ascalon en 1099. La première forme française est « échalogne », puis « eschalote » vers 1500.

On a l’ail, on a l’échalote on continu notre visite. Si le poissonnier vend du poisson et le fromager du fromage que nous propose le boucher ?

L’étymologie du mot boucher

Le boucher vend de la viande évidemment, mais d’où vient ce mot ? Le boucher était dans des temps que même ceux de plus de vingt ans ne peuvent pas connaître, celui qui était chargé d’abattre le bouc. À partir de bouc on forma le mot « bochier » ancêtre de boucher. Quelques décennies plus tard, le mot boucher signifie « marchand de viande ». Simple, non ?

Petit aparté pour ceux qui ne mange pas de viande, ni quoi que ce soit issu des animaux et pour lesquels on emploie le mot végan.

L’origine du mot végan

Le terme vegan a été créé en 1944 par Donald Watson premier adepte du véganisme. Le mot vegan est issu de l’anglais et conçu à partir de la première et de la dernière lettre de vegetarian.

Malgré son vénérable âge de 71 ans, le mot vegan n’est entré dans le Petit Robert qu’en 2015 et a pris la graphie de végane afin d’éviter l’anglicisme.

Fin de l’aparté et retour aux Halles. En 1894, les Halles généraient un nombre important de déchets ; fort heureusement depuis 10 ans Paris était déjà muni de poubelles.

Poubelle et étymologie

Le 7 mars 1884, Eugène Poubelle préfet de la Seine, émet un décret contraignant les propriétaires d’immeubles parisiens à mettre à la disposition de leurs locataires des contenants destinés aux déchets ménagers.

À cette époque, trier les déchets était déjà la grande tendance, car l’initiative inclut d’emblée la séparation des déchets, exigeant que chaque immeuble soit pourvu de trois récipients distincts : un pour le verre, un pour les papiers et chiffons, et enfin un dernier destiné aux matières putrescibles.

Cette mesure représente une avancée significative en termes d’hygiène et son succès s’exporte en province rapidement. En janvier 1884, le journal le Figaro fait le choix d’emprunter le terme « Poubelle » pour désigner le récipient imposé par le préfet. Sa définition entrera au Grand Dictionnaire universel en 1890.

Notons que nous devons au préfet Poubelle l’installation du tout-à-l’égout et l’obligation des propriétaires à y connecter leurs immeubles. Merci monsieur !

Pour finir notre histoire des Halles, le dernier marché a fermé dans la nuit du 28 février 1969, laissant place à un trou béant avant de devenir un centre commercial avec un jardin où jouent parfois bruyamment des enfants.

Que sont les enfants ?

Il va être compliqué pour certains qui ne supportent pas le bruit de nos bambins de croire que le très vieux nom enfant vient du nom latin infans qui a pour sens… muet, qui ne parle pas !

Et pour finir car tout à une fin rendons-nous au cimetière.

Le véritable sens du mot cimetière

Le mot cimetière vient du latin cimiterium, adapté du mot grec koimêtêrion qui signifie « lieu où on dort ».

Pas étonnant vu que nous parlons de repos éternel.
Vous trouvez ça morbide ? Sachez que cet adjectif vient du latin morbidus, « malade maladif » et attesté dans ce sens en 1486. Il n’a donc rien à voir avec la mort.

En 1836 il est attesté avec le sens de « malsain » et c’est dans ce dernier sens qu’on l’emploie de nos jours.

Comprendre l’origine des mots pour mieux les utiliser

L’étymologie de certains mots est un défi permanent, mais malgré de nombreuses sources écrites et les progrès de la recherche linguistique, quelques-uns souvent familiers, populaires ou argotiques demeurent entourés de mystère quant à leur origine, avec diverses hypothèses qui n’ont pas encore apporté de réponse satisfaisante

Petit florilège de certains mots dont on ne retrouve pas l’étymologie