« Le bénévolat ce n’est pas du travail : la valeur du temps et de l'expertise »

Je suis lectrice-correctrice et on me demande régulièrement de travailler gratuitement pour relire ou corriger des documents. Or, le bénévolat ce n’est pas du travail.

Le débat entre le bénévolat et le travail rémunéré persiste, surtout quand on considère les demandes de plus en plus fréquentes de services gratuits ou presque, notamment dans le domaine de la correction et de la relecture.

En tant que lectrice-correctrice, vous êtes probablement confrontées à cette réalité où l’on vous sollicite régulièrement pour mettre à profit vos compétences sans rémunération ou bien une rémunération si minime que vous préférez passer outre.

Je voudrais signaler ici l’importance de reconnaître la valeur du temps et de l’expertise des professionnels.

Le bénévolat : un acte de générosité

On m’a dit il y a peu de temps : « donner de son temps fait plaisir ».

Oui, je suis d’accord, le bénévolat se doit d’être désintéressé et volontaire. Il est souvent motivé par le désir de contribuer à une cause, sans attendre de rétribution financière en retour. D’ailleurs, il m’arrive d’écrire, de relire et de corriger gratuitement pour des proches ou dans le cadre de missions de bénévolat. Mais oseriez-vous demander à votre garagiste de réviser votre voiture bénévolement ?

Le travail : une valeur reconnue

Contrairement au bénévolat, le travail est rémunéré. Cette rémunération est le reflet de la reconnaissance de la valeur du temps, des compétences et de l’expertise d’une personne. Le professionnel investit son énergie dans des tâches spécifiques en échange d’une compensation financière, qui lui permet d’assurer son bien-être économique.

La ligne floue : les demandes de services gratuits

Or, il est de plus en plus courant pour les professionnels, tels que les lectrices-correctrices, de faire face à des demandes de travail gratuit ou si peu rémunéré qu’elles approchent de la gratuité.

Ces sollicitations peuvent sembler inoffensives, mais il est essentiel de reconnaître la frontière qui sépare le bénévolat de l’exploitation de compétences professionnelles. Le temps et l’expertise des lectrices-correctrices sont précieux et méritent une juste reconnaissance.

La valorisation de l’expertise

L’expertise d’une lectrice-correctrice ne devrait pas être sous-estimée. Les compétences nécessaires pour garantir une correction précise et une lecture attentive résultent de nombreuses heures d’apprentissage et de pratique.

Demander ces services gratuitement, c’est minimiser la valeur du travail effectué et risquer de dévaloriser l’ensemble de la profession.

Le juste équilibre : reconnaître la valeur

Plutôt que de succomber à la pression des demandes de travail gratuit, il est important de promouvoir la reconnaissance de la valeur des services fournis. Les lectrices-correctrices devraient être encouragées à établir des tarifs justes pour leur expertise, garantissant ainsi une reconnaissance appropriée de leur travail. C’est d’ailleurs ce que recommande l’ACLF dans cet atelier.

Les lectrices-correctrices, en tant que professionnels, ont le droit de faire valoir la valeur de leurs services et de refuser les demandes injustifiées de travail gratuit.

Reconnaître la distinction entre le bénévolat et le travail est un pas crucial vers la valorisation de toutes les formes de contribution à la société.