Pourquoi le métier de correctrice professionnelle est-il encore méconnu ?
En 1990, le Conseil supérieur de la langue française, avec l’Académie française, a proposé une réforme modérée de l’orthographe.
Objectif : harmoniser, corriger certaines anomalies et simplifier des incohérences. Plus de trente ans plus tard, la question divise encore : doit-on appliquer l’orthographe réformée ou rester fidèle à l’orthographe d’usage ?
Une réforme légère… mais controversée
La réforme de 1990 ne touche qu’environ 2 000 mots. Quelques exemples :
- Trait d’union supprimé : portemonnaie, plateforme, chauvesouris…
- Pluriels régularisés : des après-midis, des sans-abris…
- Accents modifiés : évènement au lieu d’événement, je cèderai plutôt que je céderai…
- Circonflexe facultatif sur i et u : maitre, boite, il brule…
- Graphies simplifiées : « ognon » au lieu « d’oignon », « nénufar » plutôt que « nénuphar ».
Vous pouvez retrouver ici la liste complète de ces orthographes modifiées.
Ces recommandations, publiées au Journal officiel en 1990, n’ont jamais été imposées : l’ancienne orthographe reste donc correcte.
L’usage, juge suprême
En matière de langue, c’est toujours l’orthographe d’usage qui l’emporte.
- Dans l’enseignement, l’orthographe réformée a été officiellement introduite en 2008 et appliquée dans les manuels scolaires depuis 2016.
- Dans l’édition, elle reste rare : la plupart des maisons conservent l’orthographe traditionnelle.
- Dans la vie courante, les deux coexistent, parfois même au sein d’un même texte – ce qui peut semer la confusion.
Manuscrits, autoédition, édition : quel choix faire ?
Pour un auteur autoédité ou un éditeur, la règle est simple : viser la cohérence. Mélanger « oignon » et « ognon » dans un même manuscrit brouille la lecture et peut décrédibiliser le texte.
Trois critères guident le choix :
1. La nature du texte : un manuel scolaire suivra la réforme, un roman d’autoédition privilégiera souvent l’usage courant.
2. La demande du client : certains éditeurs exigent l’orthographe traditionnelle, d’autres laissent plus de liberté.
3. L’usage dominant : la « plateforme » est devenue l’option privilégiée, tandis que le terme « ognon » reste relativement peu utilisé.
Mon rôle de correctrice professionnelle est d’accompagner ce choix. J’uniformise vos textes, que vous soyez écrivain en quête d’une publication fluide ou éditeur soucieux de cohérence éditoriale.
Et demain ?
La langue continue d’évoluer. L’association ÉROFA, présidée par Claude Gruaz, travaille sur de nouvelles pistes de simplification : invariabilité du participe passé avec avoir, accord des adjectifs de couleur, rationalisation des graphies… Preuve que l’histoire de l’orthographe n’est jamais figée.
En conclusion
Faut-il choisir son camp ? Pas nécessairement. L’important est de rester clair, cohérent et fidèle à son lectorat. L’orthographe réformée n’est pas une trahison : c’est une alternative validée par l’Académie française, mais encore peu adoptée.
Vous hésitez entre orthographe d’usage et orthographe réformée pour vos manuscrits ? Je vous conseille et j’uniformise vos textes pour en garantir la qualité et la lisibilité. Découvrez aussi mes autres conseils pour auteurs et éditeurs.